Il était une fois…

Un peu d’histoire…..


La première présence humaine à St Jean est caractérisée par la présence des Pierre à Cupules du Paray et du Neyret. Ces blocs erratiques situés dans les bois au-dessus de Mornex comportent des dessins en creux et rigoles dont la signification reste aujourd’hui un mystère. Le territoire de St Jean semble avoir toujours connu une activité humaine au cours des siècles.

La défaite des Gaulois en 52 av. JC permit à Jules César d’annexer la rive droite du Rhône et du lac Léman. La présence romaine à St Jean est surtout matérialisée par la Vie de l’Etraz, voie de circulation majeure traversant le village de part et d’autre et servant d’axe principal de communication avant la construction de la Route Royale (Route départementale actuelle) au XVIIIème siècle.

Le lieu dit « Gonville » provient du latin « villa », grand domaine exploité par un maître, ses esclaves et quelques hommes libres auquel s’est ajouté le préfixe « Gon », contraction du nom des propriétaires fondateurs des domaines burgondes du Vème siècle (Gondebaud, Godefroy, Gontran…).

Entre le Vème et le XIIème siècle, avec la montée en puissance de l’église, les terres de Choudans et l’église de St Jean Baptiste et une partie du domaine de la « villa de Govellies » passèrent dans les mains successives du Prieuré de Satigny (912), Prieuré de Saint Victor de Genève (1095) puis en 1536 aux domaines de la République de Genève.

L’autre partie du domaine de Gonville resta la propriété du Comte de Genève qui la céda au XIIème siècle à Amédée, sire de Gex. La famille de Joinville acquit la terre de St Jean par héritage. Le Château de St Jean était compté en 1278 parmi les constructions fortes de cette famille qui essaima tout le long du Jura de la Cluse à Gex.

St Jean de Gonville fut libéré du joug du servage en 1303 par les lettres de franchises de Guillaume de Joinville et la population en contrepartie jura « honneur et fidélité » au seigneur Guillaume. Ce dernier attaqua et détruisit le château de Malval. Pour faire cesser les guerres, le Comte de Savoie, contraint Guillaume, dont il était le suzerain, à lui céder son village et sa maison-forte de St Jean.

Au cours du XIVème siècle, le village fut décimé par la peste et se repeupla lentement au cours du XVème.

Au XVIème siècle, le village de St Jean fut, comme tout le reste du Pays de Gex, le théâtre de luttes sanglantes liées aux guerres de religions après l’invasion des troupes bernoises en 1536. La religion protestante fut instaurée et l’église consacrée au culte réformé jusqu’à la reprise du baillage par le comte de Savoie à la signature du Traité de Lausanne en 1564. Mais ce traité ne mit pas fin aux querelles religieuses et politiques et les troupes savoyardes, bernoises, espagnoles de la Franche-Comté et les français continuèrent à s’entretuer. Les savoyards et les espagnols entrèrent par deux fois dans le village de St Jean afin de « laver les âmes des impuretés calvinistes » …. tuant, violant, incendiant tout ce qu’ils pouvaient.

Henri IV rattacha le Pays de Gex à la France en 1601 en signant le traité de Lyon. Une paix toute relative s’installa. Le culte catholique fut rétabli à St Jean en 1638 et le temple protestant détruit en 1662 (imaginez l’ambiance ….). En 1685, à la révocation de l’Edit de Nantes, les habitants de St Jean souhaitant garder la religion calviniste s’expatrièrent en terre protestante (Dardagny, Peney, Malval, Avully…).

La communauté libre de St Jean se développa tout au long du XVIIIème siècle en luttant pour préserver ses libertés et ses acquis contre les seigneurs nobles locaux (les De Livron et De Sauvage) en rappelant l’acte ratifié par Guillaume de Joinville et St Jean de Gonville devint municipalité en 1789 lors de la division administrative qui suivit la révolution française et la proclamation de la République. La commune de St Jean fut rattachée au canton de Thoiry, district de Gex et département de l’Ain.

Pendant le mouvement extrémiste des « sans-culottes » et de l’anticléricalisme forcené, le représentant du peuple dans l’Ain Albitte ordonna la décapitation du clocher de l’église de St Jean et réduisit par décret le nom de la commune à « Gonville ».

La commune retrouva son nom et fut reliée au canton de Collonges lors du rattachement en 1798 du Pays de Gex au département du Léman dont le chef-lieu fut implanté à Genève (annexé par les troupes françaises sous Napoléon Bonaparte).

En 1815, St Jean, comme le reste du Pays de Gex, fut envahi par les troupes autrichiennes et prussiennes alliées contre la France napoléonienne. Le Traité de Vienne rétablit la paix, Genève redevint république indépendante et reçu en dédommagement une partie des communes gessiennes. De nouvelles frontières furent établies et de nouvelles bornes placées. Ce travail fut effectué en limite de St Jean et de Dardagny. Ces bornes sont toujours visibles le long de la frontière.

ANNEES POPULATION
1414 45 FEUX (familles)
1518 35 FEUX (familles)
1643 270 PERSONNES
1721 362 PERSONNES
1765 440 PERSONNES
1846 750 PERSONNES

Extrait de « SAINT JEAN DE GONVILLE » par Alain Mélo